Les 5 qualités que nous cultivons pendant la méditation -4-

Texte lu par Marie-Françoise au Mans le jeudi 24 septembre 2020

La quatrième qualité que nous développons pendant la méditation est la capacité à nous éveiller à notre vie, à chaque instant, tel qu’il se présente. C’est l’essence même de la méditation. Nous développons notre attention à l’instant présent, nous apprenons à être simplement là. Et nous opposons énormément de résistance à être juste là ! Etre simplement là – attentif à l’instant présent – ne nous procure ni certitude ni prévisibilité. La vie n’est jamais prévisible. Vous pouvez dire : « Oh, j’aime ce qui est imprévisible ! », mais cela n’est en général vrai que jusqu’à un certain point. Tout le monde est confronté à ses limites. Et parfois, le plus aventureux d’entre nous est confronté à ses limites dans les lieux les plus inattendus, comme lorsqu’on ne peut trouver une bonne tasse de café ! Ce lieu de rencontre avec vos limites, d’acceptation de l’instant présent et de l’inconnu, est très puissant pour la personne qui souhaite s’éveiller et ouvrir son cœur et son esprit. La méditation vous aide à trouver vos limites ; c’est le point auquel vous vous heurtez lorsque vous perdez votre sang-froid. Il y a toujours un nouveau défi et cela nous permet de rester humbles. La vie se charge de vous faire tomber de votre piédestal. Cela nous arrive à tous. Vous pouvez vous sentir bien dans votre peau, équilibré et détendu et quelque chose se produit qui fait voler votre calme en éclat. Lorsque votre image vole en éclat, c’est très gênant. Lorsque vous pratiquez la méditation, c’est extrêmement embarrassant, mais vous êtes content de voir que vous pouvez encore vous retrouver dans une impasse.

Etre confronté à l’inconnu de l’instant vous permet de vivre votre vie, de nouer des relations et de vous engager de façon plus entière. Si vous vous demandez pourquoi nous méditons, je dirais que c’est pour devenir plus souples et tolérants envers l’instant présent.

Comment méditer Pema Chödrön

Les 5 qualités que nous cultivons pendant la méditation -3-

Texte lu par Marie-Françoise au Mans le 17 septembre 2020

Il existe une troisième qualité que nous cultivons dans la méditation – elle intervient quand nous nous autorisons à rester assis en méditation alors que nous sommes en proie à une grande détresse émotionnelle. La troisième qualité est la culture du courage, sa naissance graduelle. Je pense que le mot « graduel » est important ici, car le processus est très lent.

La méditation est un processus de transformation plutôt qu’une période de changement magique au cours de laquelle nous chercherions à changer quelque chose en nous. Plus nous pratiquons, plus nous nous ouvrons et plus nous apprenons à faire preuve de courage dans notre vie.

Lorsque vous trouvez le courage d’éprouver votre détresse émotionnelle à son niveau le plus difficile et que vous restez simplement assis en méditation, vous comprenez combien votre univers mental peut vous apporter de réconfort et de sécurité. Car à ce stade, lorsque l’émotion afflue, vous commencez à rentrer en contact avec la sensation de vos émotions et son énergie sous-jacente. Vous allez commencer à lâcher prise sur les mots et les évènements, et vous resterez simplement assis là. Puis vous prendrez conscience, même si cela semble désagréable, que vous vous sentez poussé à revivre constamment le souvenir de l’histoire de vos émotions – ou que vous cherchez à vous en dissocier. Le secret est qu’en réalité nous ne voulons rien faire de tout cela. Une part de nous souhaite ardemment s’éveiller et s’ouvrir. L’espèce humaine veut se sentir vivante et éveillée à la vie. Mais l’espèce humaine n’est pas non plus à l’aise avec l’aspect fluctuant et éphémère de l’énergie de la réalité. Autrement dit, une grande partie d’entre nous préfère le confort de ses fantasmes et de ses projets, et c’est précisément ce qui rend cette pratique si difficile. Eprouver notre détresse émotionnelle et nourrir toutes ces qualités – la constance, la vision claire, le courage – bouleverse profondément nos schémas habituels.

La méditation nous libère de nos réflexes conditionnés ; elle assouplit notre façon d’être, la façon dont nous perpétuons notre souffrance.

Comment méditer de Pema Chödrön

Les 5 qualités que nous cultivons pendant la méditation -2-

Texte choisi par Marie-Françoise au Mans le 10 septembre 2020.

La seconde qualité à laquelle nous donnons naissance dans la méditation est la vision claire. Parfois on l’appelle aussi conscience claire. À travers la méditation, nous acquérons la capacité de nous ressaisir lorsque nous perdons le contrôle, que nous nous endurcissons face aux circonstances et aux gens ou que nous nous fermons à la vie. Vous pourriez penser que puisque nous sommes assis en méditation,  si calmes et immobiles, concentrés sur notre respiration, nous ne pouvons être très attentifs à ce qui se passe autour de nous. Mais en réalité, c’est exactement l’inverse. À mesure que nous développons la constance, en apprenant à rester concentrés dans notre méditation, nous commençons à acquérir une clarté dans notre façon de voir simplement les choses, qui est dépourvue de jugement. Les pensées et les émotions affluent et nous les voyons plus clairement que jamais.

Par la méditation, vous êtes de plus en plus proches de vous-même et vous commencez à vous comprendre beaucoup plus clairement. Vous voyez que vous rejouez inlassablement les mêmes films dans votre esprit. Le nom de votre partenaire peut être différent, celui de votre employeur change peut-être, mais les thèmes changent peu.

La méditation nous aide à nous voir clairement, ainsi que les schémas qui limitent notre vie. Vous commencez à voir vos opinions plus distinctement. Vous percevez vos jugements et vos mécanismes de défense. La méditation approfondit votre compréhension de vous-même.

Comment méditer. Pema CHODRON

Les 5 qualités que nous cultivons pendant la méditation -1-

Texte choisi par Marie-Françoise au Mans le 3 septembre 2020.

 

La première qualité – autrement dit la première chose que nous faisons quand nous méditons – est de nourrir notre constance.

La constance veut dire que lorsque vous vous asseyez pour méditer et que vous vous autorisez à éprouver ce qui se passe en cet instant – cela peut être votre esprit qui galope à cent à l’heure, votre corps qui tremble, des élancements qui cognent contre vos tempes, votre cœur rempli de peur, tout ce qui se présente – vous restez face à cette expérience. Parfois vous restez assis pendant une heure et vous ne constatez aucun progrès. Rien de plus. Alors, vous vous direz peut-être : « C’était juste une mauvaise séance de méditation. » Mais la volonté de rester assis là pendant dix ou vingt minutes, une demi-heure ou une heure – quelque soit la durée – est une attitude de compassion qui vous permet de développer une certaine loyauté, ou esprit de résolution, envers vous-même.

Nous avons une forte tendance à apposer des étiquettes, à formuler des opinions et des jugements sur tout ce qui survient. La constance – la loyauté envers vous-même – implique que vous lâchiez prise vis-à-vis de ces jugements. Donc, d’une certaine façon, la constance intervient lorsque vous remarquez que votre esprit va à cent à l’heure et dans tous les sens, à cet instant inopiné qui se produit sans aucun effort, au cours duquel vous êtes présent à votre expérience.

Et tandis que nous apprenons à faire cela, nous devenons de plus en plus capables d’être persévérants dans tous types de situations en dehors de notre méditation.

 Comment méditer. Pema CHODRON